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Grande Marche Lisbonne - Discours Samantha Cazebonne



Senhor Primeiro-Ministro,

Senhor Professor,

Mesdames, Messieurs, les présidents, cher Pierre,

Madame la référente, chère Josyane,

Chères marcheuses, Chers marcheurs,

Queridos amigos, Chers amis !


Je suis très heureuse d’être présente aujourd’hui, parmi vous, à l’invitation des marcheurs du Portugal, et de participer à cet événement qui s’inscrit pleinement dans « la Grande Marche pour l’Europe », voulue par Emmanuel Macron, lancée au mois d’avril par la République En Marche, en France et auprès des Français de l’étranger, et complétée en Europe par des « consultations citoyennes » organisées désormais par l’ensemble des Etats-membres de l’Union européenne et de leurs institutions (universités, syndicats, associations etc.) qui désirent s’inscrire dans une dynamique ouverte, citoyenne et démocratique pour tenter de relancer la construction européenne sur des bases renouvelées.

L’Europe et son intégration sont au cœur même du projet politique, économique, social et culturel d’Emmanuel Macron, de son gouvernement, de la majorité parlementaire à laquelle je suis très fière d’appartenir, et de la République En Marche. Fébronie l’a mentionné, le Président de la République française a déjà eu l’occasion de prononcer pas moins de quatre discours majeurs en moins d’un an :

  • sur la colline de la Pnyx, à Athènes, le 7 septembre dernier, où Emmanuel Macron a livré une véritable profession de foi civilisationnelle, sur ce que sont les valeurs européennes et l’indispensable solidarité vers laquelle elles doivent nous conduire, au risque sinon de livrer aux populismes anti-européens les peuples meurtris par la crise économique, migratoire et identitaire que nous vivons ;

  • à la Sorbonne, dans la foulée, le 26 septembre, auquel fait explicitement référence le titre de votre événement « pour une Europe souveraine, unie et démocratique », et qui a planté la vision et l’ambition nouvelles de la France à horizon 2024, basées non pas sur des institutions et des procédures, perçues (à tort ou à raison) comme éloignées des populations, mais sur des objectifs et des projets qui répondent à leurs préoccupations concrètes : en matières de sécurité, d’asile et de migrations, de transition écologique, d’innovation, d’intégration économique et monétaire, de convergence fiscale et sociale, de culture et d’éducation… et une méthode : les consultations citoyennes, à l’image de celles qui nous réunit aujourd’hui ;

  • au Parlement européen, le 17 avril, sur les menaces qui pèsent aujourd’hui sur nos valeurs démocratiques partagées et notre capacité à relever collectivement les défis de ce début de 21ème siècle ;

  • à Aix-La-Chapelle enfin, le 10 mai dernier, où Emmanuel Macron recevait le prestigieux prix Charlemagne pour l’élan refondateur européen qu’il a démontré depuis la dernière campagne présidentielle. Après avoir donc présenté en détail, lors des trois discours précédents, sa vision, son projet et les défis à relever, ce dernier discours a permis au Président de la République de partager ses 4 « impératifs d’action », c’est à dire l’état d’esprit avec lequel il nous exhorte à aborder l’avenir européen :

  • Ne pas subir ! Et donc prendre nos responsabilités et notre destin en main.

  • Ne pas nous diviser ! Et donc approfondir nos liens et la solidarité européenne.

  • Ne pas avoir peur ! Et donc avoir confiance en ce que nous sommes, dans nos valeurs, pour mieux remettre en cause certains carcans dans lesquels nous nous sommes enfermés nous-mêmes.

  • Ne pas attendre ! Et donc agir car l’urgence de la situation l’impose.

Alors nous y voilà ! Cette « Grande Marche pour l’Europe » est bâtie sur le même modèle que la Grande Marche qui a permis à Emmanuel Macron d’accéder en un an à peine au palais de l’Elysée sur la base d’un programme résolument réformiste et pro-européen. De la même manière qu’en France, cette grande séquence de consultations citoyennes doit donc servir à récolter les préoccupations et les aspirations des citoyens d’Europe, VOS préoccupations et VOS aspirations, afin de nous permettre d’établir un diagnostic des maux dont souffre notre Europe mais aussi de ses forces et de ses atouts sur lesquels les mouvements politiques réformistes et pro-européens du continent pourront bâtir et proposer un nouveau projet apportant des réponses concrètes aux Européens et dans lequel serait susceptible de se retrouver une majorité d’électeurs en 2019.


Cette lourd tâche, qui consiste donc à redonner la voix aux citoyens d’Europe afin qu’ils puissent se réapproprier le projet européen, est ardue, bien sûr, mais elle est juste indispensable tant est profonde aujourd’hui la crise de confiance, la crise démocratique, que traverse notre continent. Or, nous avons eu tendance à l’oublier à force de déléguer la construction européenne à des « élites », mais l’Europe ça n’est pas « Bruxelles », l’Europe ce ne sont pas des institutions désincarnées… l’Europe c’est VOUS ! L’Europe c’est NOUS ! Et l’Europe est PARTOUT dans nos vies ! Nous avons eu tendance à l’oublier… peut-être davantage en France d’ailleurs qu’au Portugal. Mais c’est aussi là un des objectifs de cette Grande Marche pour l’Europe que de le rappeler.


Je discutais récemment avec le référent d’un département rural isolé de France qui exprimait ses difficultés à parler d’Europe avec des concitoyens qui disaient ouvertement s’en désintéresser, au motif qu’ils n’avaient pas « d’expérience » de l’Europe au quotidien : ils n’avaient pas fait Erasmus, ne voyagent pas en dehors des frontières nationales, ne vivent pas dans une zone touristique, et se sentent abandonnés des pouvoirs publics, quels qu’ils soient. Mais même là, il existe une expérience quotidienne de l’Europe, pourtant souvent inconnue car occultée par un certain nombre d’acteurs publics qui y trouvent un intérêt de court terme : qu’il s’agisse du financement d’une infrastructure de désenclavement du département, d’une réglementation protectrice de son environnement exceptionnel, de fonds structurels finançant tel ou tel projet d’insertion sociale, sans même évoquer les subventions agricoles… nous avons tous, où que nous vivons, une expérience concrète de l’Europe… mais encore faut-il le savoir !

Et les travailleurs détachés, c’est du quotidien ! Et la fiscalité du numérique, et donc le financement de nos systèmes de protection sociale, c’est du quotidien ! Et l’environnement et le réchauffement climatique, c’est aussi, malheureusement, du quotidien !


Pour conclure mon propos, je reviendrai au titre de l’événement du jour « pour une Europe souveraine, unie et démocratique » et à un des projets listés par le Président Macron lors du discours de la Sorbonne, qui me tient particulièrement à cœur et répond, me semble-t-il, au deuxième objectif du triptyque : pour une Europe « unie ». Il s’agit de l’éducation, vous le savez !


Il est toujours saisissant de constater que les citoyens citent spontanément (et on le constate à nouveau à l’occasion des porte-à-porte réalisés en France dans le cadre de cette Grande Marche pour l’Europe) le programme ERASMUS comme une des plus grandes réussites de l’Europe… ce qu’il est effectivement !

Et nous ne pouvons donc que nous réjouir que la Commission européenne ait décidé d’organiser en début d’année 2018, trente ans après le lancement d’Erasmus, le premier Sommet européen sur l’éducation, auquel la nouvelle Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay, a apporté son soutien en faveur de la création d’ici 2025 d’un véritable espace européen de l’éducation, axé sur l’innovation, l’inclusion et des valeurs communes.


Le nouveau programme Erasmus+ contribue justement aux objectifs stratégiques définis au plan européen en matière d'éducation, de formation professionnelle, de sport et de jeunesse, en permettant notamment aux établissements primaires et secondaires, dès 2018, des échanges européens entre les équipes éducatives et leurs élèves. Ces « échanges scolaires Erasmus+ » bénéficient d'une enveloppe budgétaire prévisionnelle de 21 millions d'euros, soit une hausse de 40% dans le cadre de l'appel à proposition 2018. Ces avancées très concrètes pour l’ensemble des systèmes éducatifs de l’Union européenne vont indubitablement dans le bon sens. Nous ne pouvons que les saluer et les encourager.

Et dans ce cadre européen renouvelé, je suis intimement convaincue que la France a un rôle tout particulier à jouer. Pourquoi cela ?

Je souhaite évidemment que notre pays, nos écoles, nos collèges, nos lycées, se saisissent de cette magnifique opportunité de stimuler dès le plus jeune âge la curiosité, les échanges, la découverte de notre espace européen, et de contribuer ainsi au développement d’un sentiment d’appartenance et d’un destin communs.

Mais je souhaite également que nous puissions nous appuyer sur le formidable réseau (unique au monde) des 125 établissements scolaires français qui existent déjà en Europe et qui sont une chance pour notre pays en tant que laboratoires grandeur nature et vecteurs de l’européanisation de cette éducation que nous appelons tous ici de nos vœux.


Et je tire deux préconisations principales du retour d’expérience vécue au sein de ce réseau :

1) Le rapprochement de nos systèmes éducatifs, non seulement en termes de parcours scolaires, mais aussi de plurilinguisme, dès le plus jeune âge, et de socle commun de connaissances et de valeurs, afin de faciliter le passage d'un système à un autre. Les Européens en situation de mobilité professionnelle au sein de l’Union européenne, ont de plus en plus tendance à s’installer dans le pays tiers, sur du moyen et du long terme, et à y scolariser leurs enfants, qui sont aussi de futurs ambassadeurs de l’intégration européenne, comme le sont aujourd’hui les générations d’étudiants qui ont bénéficié du programme Erasmus.


Mais tout en faisant converger les éléments structurants de nos modèles éducatifs, il est néanmoins fondamental de :

2) Favoriser l’innovation et la diversité de l’offre éducative, dans un paysage éducatif qui devient, à l’échelle européenne, de plus en plus (utilisons des gros mots) « concurrentiel », notamment sous la pression du développement très fort d’établissements privés anglo-saxons, de plus en plus attractifs, malgré des coûts souvent prohibitifs pour les parents d’élèves. De ce point de vue-là, je crois en l’autonomie des établissements, à l’association des parents d’élèves dans le fonctionnement des établissements, à l’innovation et l’expérimentation pédagogique... et je suis convaincue, pour l’avoir vécu au sein du réseau d’enseignement français à l’étranger, qu’un établissement basant son offre éducative sur un modèle européen commun, plurilingue et innovant, à des coûts maîtrisés, aura l’attractivité nécessaire, en termes d’opportunités et de perspectives offertes aux élèves, face au développement rapide d’une offre éducative internationale qui a pour effet direct d’accroître fortement la segmentation sociale de la géographie scolaire.


« Convergence… Diversité… » Ce double axe de développement est finalement assez fidèle dans son approche à notre devise européenne : « unis dans la diversité ». Que cette devise nous serve donc de guide dans ce vaste chantier éducatif européen. Vous m’y trouverez à vos côtés !


Je vous remercie.

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